Montrer patte blanche...

Le Chat avait reçu missive de la part de son ami et se présentait accompagné de sa douce et de leurs enfants à l'Hotel de Hauteville de Bayeux. Sardanapale y requerrait leurs présence pour un évènement important de sa mesnie qu'Alcalnn comprenait on ne peut mieux. Ainsi, vêtus selon leurs rangs, la famille féline se fit annoncer... Mantel sable marine pour le Chat, assorti avec chausses et doublet, il usait là de ses habituelles couleurs.

-Faites annoncer la famille Blackney je vous prie.

La famille...quand la troupe débarquait, il fallait planquer les objets dicts "cassables facilement". Nennya savait que parfois son comportement attirait la gêne chez son tendre, c'est qu'il avait pas vu les deux monstres qui les accompagnait, l'un, dénommé Hervald, petite tête blonde aux mille bêtises, et de l'autre, Enzo, petite tête brune qui adorait recracher son lait. Bref ô joie, ô merveille, les Blackney se déplaçaient.

Son chaton numéro 2 était bien accroché au torse de sa mère, un bras sur le chat, une autre main dans celle d'Hervald, toute une technique perpétuait de génération en génération. Le chef chat tonna de leur ouvrir, il avait oublié le cor?Nonnnnnn, Nennya l'avait. Elle le pris, non sans mal, et souffla gaiement:

-BrrrrrrrrrrrrrrrrrBrrrrrrrrrrr

Hervald suivait bien sagement ses parents, observant autant qu'il pouvait, un peu intimidé car il ne connaissait ni les lieux ni les gens qu'il appercevait.

Tirant un peu sur la main de sa mere il lui dit :

Maman, pourquoi on est venu ici ?.

Arrivée tonitruante, s’il en était des discrètes, celle-ci était sans doute une attraction pour toutes les boniches et les valets qui, au bruit du carrosse dans la cour, s’étaient précipités vers tous les soupirails et les portes de service pour guigner la sortie de son chargement.

Aucun d’eux ne fut déçu, lorsque les Blackney surgirent de leur voiture, en grand tralala, entourés de deux bambins qui occupaient la place d’une bonne dizaine, et se dirigèrent vers le vestibule. Là, le hiératique Pierre les attendait déjà, car en ce jour de cérémonie, ses pas ne s’éloignaient jamais bien loin du lieu de son principal office. La famille au grand complet, le vestibule semblait presque petit. Au fond, une petite porte s’était entrouverte, laissant deviner trois paires d’yeux, intriguées par cette horde.

-Faites annoncer la famille Blackney je vous prie.

Leurs Grâces sont les bienvenues en cette demeure, lança Pierre en un profond salut, montrant ainsi qu’il était un parfait connaisseur du « gotha » normand. Il n’avait pas son pareil pour juger de ses interlocuteurs, qualité essentielle d’un bon maître d’hôtel. Le sourire affable, la mine respectueuse, il s’apprêtait à leur indiquer d’un geste de la main le chemin vers lequel il leur proposait de le suivre, lorsque la duchesse extirpa de son giron un cor de chasse et, d’un geste décidé, en tira un puissant brame. Pierre se redressa de toute sa hauteur et ne put totalement camoufler une réaction interloquée. Les yeux à présent ronds, il dirigea vers la noble dame un regard où se lisait un certain doute pour sa santé mentale. Tout cela pourtant ne dura qu’un instant, le professionnalisme en lui reprenant le dessus. Le mieux était de ne pas relever, de faire comme si rien ne s’était passé, aussi reprit-il son intention première, et en dirigeant son geste vers le grand escalier, il leur proposa :

Si leurs Grâces veulent bien me permettre de les précéder, je vais les conduire à la salle de réception.

Tiens Nennya avait une manche qui remuait toute seule...se penchant pour voir l'objet de ce remue ménage, elle vit la bouille de son fils. C'était donc pour une question, qui était fort intelligente d'ailleurs. Comment expliquer le pourquoi du comment au chaton de six ans?Elle l'aurait bien refilé le "bébé" au grand chef chat, mais c'était à elle qu'il avait demandé, et puis ce regard bleu la faisait complètement fondre.

-Te souviens tu qu'on a promis un poney pour ta sixième année, ici, un grand monsieur va promettre à deux personnes des terres, et en échange, ils seront très obéissants, comme toi quand on a promis ce fameux poney, le pacte était que tu restes sage.

Allez expliquer les liens féodo vassaliques à une enfant...Enzo restait calme sur sa poitrine, elle demanda à Hervald:

-As-tu compris mon chéri?

Un valet vint les accueillir, avec une moue dubitative, c'était peut être le cor qui faisait son effet. Elle laissa son époux s'avancer.

Hervald écoutait les explications de sa mere tandis qu'un drole de type a la mine un peu ahurie la regardait les yeux ronds.

Oui maman j'ai compris. Dis, tu crois que si je reste sage le monsieur qui vit ici me donera quelque chose ?

La jeune femme regarda un peu éberluée son fils, c'était bien le fils de son père, bon, bon, non sur le coup, il ressemblait fortement à elle...Mince, et si il avait tout ses défauts...Elle lui répondit d'une voix douce:

-As-tu vraiment besoin de quelque chose, tu as papa, moi, ton petit frère, et tu sais te tenir, tu es grand à présent mon chéri, il te faut rester sage pour montrer l'exemple à ton jeune frère.

C'est bien ça comme discours maternel, ou trop "psychologique"?!La Blackney regardait alors avec insistance son aimé, avec un brin de "aide moi".

Diantre! Il avait oublié son cor! Il savait bien qu'il avait oublié quelque chose en partant du Mont! Vous savez cette impression désagréable que lorsque vous êtes dans le bac qui vous emmène sur la terre ferme, quelque chose à échappé à vostre sagacité et vostre omniscience.
Bref, c'était la classe d'avoir une douce pour se rappeler et le prendre... Elle fit d'ailleurs savoir avec un magnifique concerto pour Cor en ré mineur, opus trente cinq répertoire Ave Caesari.

Bon à part Hervald qui semblait de mauvaise humeur, Enzo était parfaitement calme dans les bras de sa mère, nullement dérangé par le vacarme. L'officiant de Hauteville semblait lui ne rien avoir remarqué à moins que le Chat n'eut été dissipé par son fils qui faisait une rélfexion sur le pourquoi du comment que d'où il avait à être ici.

-Merci l'ami. Nous allons nous translater jusque dans la dîte salle à vostre suite après que j'ai expliqué deux trois choses à mon ains né.

Il se tourna vers son Hervald, se baissa à sa hauteur et lui mettant les mains sur les épaules lui dit:

-Mon fils, tu es l'ains né de nostre famille et donc un exemple pour tout les enfants. Tu dois donc bien te comporter. Ce n'est pas un ordre, mais tu nous décevrais si tu faisait trop le bébé que tu n'es plus maintenant. Ne coupe pas la parole aux gens. Parle quand on t y autorise, ne dis pas de grossièretés, enfin n'exige pas qu'on te donne ceci ou cela. Je sais que tu sais le faire et je compte sur toi. Maintenant en avant mon fils, tu es nostre fierté à tout les deux.

Il fit un clin d'œil à la mère du genre: t'as vu? Moi je sais y faire et pas toi.... Puis il emboita le pas au serviteur.

L'appel avait été entendu comme un défi suprême envers la Blackney reine des chats, le roi des chats se trouvait alors bien gaillard de son discours. Un clin d'oeil vint ponctuer l'ensemble. QUOI?Vous n'entendez pas les bang bang?Pourtant, c'est le son qui produisit les yeux de la jeune femme, bang bang!Il s'en sortait tout aussi mal qu'elle d'abord!Si elle aurait été une vraie peste, elle aurait dit à son fils bien aimé "n'écoute pas ton père il dit que des bêtises, si tu as envie d'aller aux latrines, demande lui, il s'en fera un véritable plaisir", mais la Blackney n'était pas une peste, contrairement à d'autres à la langue bien pendu, dommage que ce ne soit pas la tête.

Elle ajouta un simple:

-Oui notre fierté

Où étaient les armes?Les épées?Les haches?Qu'on cri à l'unisson "Blackney à tout jamais". Elle passa doucement sa main sur la joue de son autre fils Enzo, qui semblait imperturbable dans son sommeil.

Hervald regarda alternativement son pere et sa mere, un des ces regards qui veux dire "on rentre quand a la maison ?"

Ne pas dire de grossiertés ca il savait faire, mais ne pas couper la parole aux gens, ne parler que quand on lui en donne la permission, et ne pas faire de caprice pour avoir ce qu'il voulait, c'était bien au dessus de ses forces.

Ce qui l'agaçait le plus, c'etait qu'on lui demandait tout cela pour donner l'exemple a son petit frere. Il avait demandé un poney et on lui apportait un petit frere. Il se demandait ce qui ne tournait pas rond dans la tete de ses parents, surtout qu'avant il n'avait besoin de donner l'exemple a personne.

C'était sur, ce petit frere il n'allait pas beaucoup l'aimer.

Il conclu ce moment de reflexion intense par un :

Je resterais sage.

En se disant a lui meme qu'il allait s'ennuyer a mourir.