Débarquement d'un Ange

L'a enfin décidé d'sortir de sa retraite, la Cap', et d'mettre le nez et les sabots d'Velyane hors de Torcy-le-Grand qui lui parait si p'tit, à elle...
Destination Bayeux, pour un anoblissment dont se fiche éperdument la Baile, si c'n'est qu'il permet à l'ancienne Libertadienne de concrétiser sa seule raison d'être depuis qu'elle a quitté l'chemin du dawa: accompagner la jeune Comtesse partout où elle est et sera, et la protéger de tout et de tous...

L'est pas fière d'avoir été la seule qu'elle ait choisie pour faire la route avec elle. Non, l'est juste heureuse, tellement que la vie lui parait plus intéressante que jamais et la Normandie vivable, c'est tout dire...
Une ombre au tableau, pourtant. La Cap' fait la tête depuis qu'elles sont parties, et la Baile ne sait pas pourquoi. Se d'mande si c'est lié à la cérémonie à laquelle elles vont, ou si l'Ange a un souci dont elle ne lui a pas parlé. Reste silencieuse aussi, paske quand la bulle est d'sortie, il est inutile de chercher à la crever... Elle saura bien tôt ou tard c'qui taraude celle à qui elle a lié son destin, de par sa volonté et celle d'une autre...

Hauteville en vue, et l'chemin qui y mène grimpe un peu, forcément.. Ah ben non, ca monte pas, c'est même plat de chez plat, la haute ville... Ravale son grognement en jetant un regard en coin à la Cap' et s'focalise de nouveau sur l'entrée du domaine.
Comment ça y a pas d'gardes? C'pas que la Normandie soit un coin particulièrement dangereux, mais bon, l'est pas habituée à ne pas voir de gardes à l'entrée des domaines qu'elle visite, la Baile, meme en ville... Tate machinalement sa dague, vestige de son passé libertadien. L'a bien une épée aussi, mais bon, sa dague, c'est sa main, ou l'inverse, et malheur à celui à qui elle devra mettre son poing dans la figure...
Saute du ch'val et tend la main à la Cap' qui, comme une grande, ne la prend pas et s'laisse glisser comme l'amazone qu'elle est.
S'retourne au moment où une espèce de pal'frenier ou un truc dans l'genre s'approche pour prendre leurs montures d'manière presque autoritaire. Le laisse faire, en s'disant qu'au moins ça, ça n'craignait pas...

Bon ben direction l'vestibule, Cap'...

Traverse la cour déserte et précède l'Ange dans la pièce où s'tient déjà quelqu'un qu'elle n'a évidemment jamais vu d'sa vie.
Chope le même domestique que l'monsieur avant qu'il disparaisse et lui fait un grand sourire.

Eh, très brave homme, par la meme occasion, tu pourras annoncer la Comtesse Cyrielle d'Arduilet Sainct Ange aussi.

Ajoute à voix très basse en s'rapprochant de lui.

Pis si t'annonce la Comtesse en premier, avant l'gars, là, j'te le revaudrai...

Débarquement d'un Ange Ban_ba11

Torcy. Elles y étaient arrivées depuis peu. Volonté comtale suite à un décès par trop ravageur. Besoin d'air et d'éloignement. Eloignement du fils, parti en Flandres, chez ses grands-parents. Eloignement du mari, mis en terre depuis peu, et dont l'image la hantait. Il faut dire que la dernière rencontre fut des plus... éprouvantes. Ressentir toujours, sur elle, cette froideur. Porter avec elle l'odeur et le goût de la mort avancée.

Frissonnement compulsif qu'elle ne réprime. Et elle se félicite d'être un instant en retrait de Baile. Baile... Une bouée à la mer? ou un poids? Une imposition qui au final, ne lui déplaisait pas. Même mieux, qui lui plaisait, parfois... souvent... sans pour autant l'avouer. Une mission qui lui avait été confiée par deux grandes Dames et dont elle s'était sentie blessée, quand elle l'avait appris. Et puis, elle avait mis de côté sa fierté, pour voir au delà. Comme elle avait vu au delà des actes de Baile, bien avant ça.

Nouveau regard coulé. Un bon choix, oui... Elle ne doutait plus, la Saint Ange, à ce niveau là. Parce que la "mission" lui avait apporté aussi la preuve qu'elle n'était pas la seule. Que certaines valeurs existaient encore. Et parce que le jour de la découverte de son époux, un autre lien s'était tissé. Au grand dam de certaines. Au grand plaisir d'autres personnes.

Et ce jour, c'était un nouveau test. Un affrontement, aussi. Mais qu'importe. Quand bien même l'humeur était plutôt noire, surtout depuis une nouvelle reçue la veille, il fallait faire bonne figure ce jour... une fois dans le cadre de l'invitation.

Annoblissement de deux... trois personnes, à présent. Madpompom qu'elle ne connaissait que de vue. Carol, un peu plus... Et Bartox. Crispation de l'être, bien involontairement. Elle aurait voulu... Il avait... Chasser ses pensées. Symboles qui n'ont d'importance que pour elle. La règle se confirmait de nouveau, ce jour.
La halte arrive, il faut mettre pied à terre. Et toujours celle qui fut un jour Blanche, puis Rouge, pour devenir neutre... qui se précipite. Mais volonté d'agir seule, sans l'aide de personne, comme elle l'a toujours fait. Côté indépendant qui revient en force, ces derniers temps. Depuis que pleins d'attaches ont sauté et qu'elle vogue seule, au gré de ses envies. Seule? Peut être pas tant que cela. Pas aux vues de son état non plus.
Feuille de menthe poivrée qui retrouve le chemin de son palais. Crispation dans le bas ventre qui la fait grimacer de douleur, comme elle suit la Baile vers le vestibule. Toujours fermée. Pas un mot. Pas envie.

Observer la tenture de l'accueil et écouter d'une oreille distraite Rebaile faire les présentations. Chuchotis qui n'en est un, car la Cap' l'entend... Problème d'audition, la Baile? Ca doit venir du bruit des sabots, après si grande chevauchée... certainement! Enfin, au moins, l'homme dont elle parlait n'était pas à portée de voix!
Cependant, elle ne peut laisser passer tel épisode, surtout avec ce qu'elle envisage par après. Et donc, la voix claque.

Baile! Depuis quand dis-tu aux gens ce qu'ils doivent faire? Monsieur connait la préséance, je pense. Pas besoin de lui promettre ta gratitude, il n'en a que faire, à mon avis. Hauteville n'embauche pas d'incapables... Preuve en est des vassaux qu'il prend ce jour! De valeureuses personnes! Apprends à maitriser tes paroles et ton impulsivité, veux-tu?!

Main qui quitte la cicatrice qu'elle grattait, à son poignet... vestige d'un moment à oublier, pour triturer dans la pochette pendouillant à sa ceinture, un objet qui attend là depuis quelques temps. Pas le moment? Non, pas encore. Pas encore prête. Mais bientôt.... oui... Son heure arriverait... bien plus vite qu'elle ne le pense... Et les destins de quelques dames seraient encore plus liés que ce jour...

Même pas le temps d’annoncer le juge de Normandie, que déjà deux jeunes dames faisaient leur entrée. La main sur la porte, prêt à sortir du vestibule, le vieux Pierre se retourna et salua les deux visiteuses.

Eh, très brave homme, par la meme occasion, tu pourras annoncer la Comtesse Cyrielle d'Arduilet Sainct Ange aussi.

Une comtesse à présent ! En même temps, à son âge, il en avait vu d’autres, surtout dans cette maison, et il savait que généralement, ce genre de circonstances ne drainait pas que les poivrots du coin.

Mais bien volontiers gente demoiselle. Puis-je vous poser la même question qu’à votre prédécesseur ? La comtesse est-elle chez nous pour assister à la cérémonie d’hommage vassalique ?

A peine a-t-elle fini d'promettre récompense, peu importe laquelle, au majordome, qu'la Baile se fige au moment où sa Cap' la fustige.
S'tourne vers elle pour recevoir de face la critique qu'elle lui balance, et croise les bras pour se donner contenance, posture qu'elle abandonne illico quand elle réalise qu'la jeune femme est capable d'le prendre comme une provocation.
Pas d'provoc, non.. Mais comment elle la r'met à sa place, l'Ange... L'a peine à y croire, la Baile, peine surtout à comprendre comment elle ne prend pas ses cliques et ses claques et dégage de c't'endroit, elle qui n'a jamais accepté pareils ordres de personne, qui s'moque de la bienséance et qui dit toujours c'qu'elle pense...
Et l'combat dans sa tête fait rage.

-T'as décidé de la suivre, t'as accepté les missions officielles, t'assumes maintenant! lui assène sa part d'elle qui se souvient d'ces mains sur son corps au Palazzo, l'empêchant d'se vider de son sang.
-T'es libre! Tu l'as toujours été, le monde t'appartenait, à Libertad! T'vas pas abdiquer ta liberté pour les beaux yeux d'une Comtesse! lui rétorque sournoisement sa part toujours rouge et qui lui manque des fois.
- Cède, Baile. Tu sais qu't'en as envie et que c'est c'que tu veux. C'est ta liberté qui a choisi celle à qui tu cèderas... Ta liberté et rien d'autre, réplique vaillamment sa voix blanche.
- Nulle... T'es nulle Baile.. tu m'fais honte à changer comme ca et baisser la tete meme devant une femme! J'te reconnais plus! Cette fois, sa voix rouge est un mélange d'la sienne, d'celle d'Aye et de tant d'autres...
Secoue rapidement la tête pour arrêter c't'aller-retour de pensées qui prendra plus tard le nouveau nom de ping-pong schizoïde...

Et c'est seulement quand elle expire avec force qu'elle s'rend compte qu'elle est restée en apnée pendant toute cette discussion virtuelle...
Ses yeux brillent quand elle arrive enfin à les fixer dans ceux d'la Cap'.

D'solée...Comtesse...
L'sourire est légèrement forcé quand même...
C'est la force de l'habitude, tout faire pour avoir c'que j'veux, sans m'soucier d'aucune pré ou bienséance.

- Et m**** Baile... Mais elle a quoi d'spécial, ta Cap'?...
- Vire-la Baile... Y a plus rien d'autre qui compte maintenant...

S'retourne vers le vieux valet pour rectifier l'tir. Son visage professionnel et l'fait qu'il ne relève pas la remise en place d'la Cap' calme un peu l'bouillonnement d'la jeune femme. Lui répond du mieux qu'elle peut.

En effet, la Comtesse est bien là pour ça. Et si la cérémonie ne commence pas de suite, je vous serai reconnaissante de lui trouver un endroit pour se reposer un moment du voyage...

Attend qu'il séloigne enfin puis jette un coup d'oeil à la Cap'.

C'est mieux comme ca, pour la préséance etc?...

En effet, la Comtesse est bien là pour ça. Et si la cérémonie ne commence pas de suite, je vous serai reconnaissante de lui trouver un endroit pour se reposer un moment du voyage...

Pierre sourit. Son œil onctueux ne se permet pas de juger, et toujours offre la parfaite maîtrise des conventions. Le vieil homme offre un léger fléchissement du chef, et ajoute :

Mes gentes dames, je ne puis vous cacher que vous êtes en effet les premières invitées de cette cérémonie. Pour autant, la salle vous est d’ores et déjà ouverte, et vous y trouverez une collation préparée par la cuisinière. Si vous voulez bien me suivre……. Et me permettre de vous précéder………

D’un geste courtois, Pierre leur indique le chemin, fort simple finalement, puisque la salle de réception est à deux portes du vestibule. Les deux belles dames en découvrent la décoration, et, habilement conduites par le valet, se retrouvent devant le buffet.

J’espère que l’attente ne sera pas trop longue. Je préviendrai immédiatement mon maître lorsqu’il sera de retour du conseil. Mais s’il vous prend l’envie de vous promener un peu pour divertir un peu votre patience, je vous suggère une petite découverte du jardin, qui vient tout juste d’être planté. Vous ne pouvez pas vous tromper, l’accès se trouve juste en bas de l’escalier que vous venez de gravir.

Après un énième profond salut, Pierre laissa les visiteuses pour regagner le vestibule.

Red qui avait assisté à la scène dans un coin du vestibule fut intrigué et s'avança sans bruit, alors que les dames s'avançaient vers la salle de réception, précédées par le valet, il fit une révérence

- Gentes dames, c'est un plaisir bien grand pour un homme de si modeste condition que de vous rencontrer, aussi c'est avec plaisir que je laisse le soin au valet de vous annoncer d'abord

Paris...Argentan... Lisieux.... détour par Rouen... passage à Bayeux... et maintenant l'Hotel des Hauteville sur la place.
Un leger soupir pointa hors de ses levres. Lasse, elle était lasse de ces voyages incessant. Lasse de ne pouvoir se consacrer à ses proches. Lasse de ne pouvoir mener à bien certains projets qu'elle repoussait maintenant encore et encore. Tout cela pour quoi ? Pour subir l'acrimonie d'opportunistes ne briguant que titres et médailles. Voulant avoir leur nom en haut de l'affiche mais sans devoir lever le moindre bout de doigt. De gueux crachant sur la noblesse mais les premiers à chicaner et se faire tatillon quant à leurs armes si octroi leur était proposé ? De paysans tout fiers d'arborer nombres de médailles en dépit des règles héraldiques existant à ce sujet....

Tiens parlant de règle encore baffouée, en voilà un qui portait ses pommes comme un pommier. Ceci alors meme qu'il était clairement précisé dans les textes qu'une seule se portait. Une seule, pas le pommier....

Nouveau soupir qui lui échappe. Pourquoi faut-il que ce soit "cet" homme justement qu'elle avise en premier alors qu'elle pénetre dans le hall de l'Hotel. Celui là meme qui a injurié deux de ses vassaux ? Où cela s'arretera-t-il donc ?

Vivement, oui vivement qu'elle puisse laisser tout cela derrière elle, tout abandonner, et se retrancher chez elle. Loin de toutes ces noirceurs dissimulées sous de soi-disant idées d'ouverture et bons sentiments. Elle avait vu trop d'hypocrites sur ces 10 derniers années... bien trop. Paris en était peuplé et il semblerait que les instances normandes en regorgent de plus en plus.
Oui... tout abandonner.

Préférant encore le silence, elle détourna les yeux de l'homme pour regarder qui d'autre se tenait là, dans le hall, se dirigeant vers une porte non loin. Elle avait noté des présences, sans pour autant y faire attention, perdue qu'elle était dans ses pensées. C'est alors que ses prunelles émeraude croisèrent celles de l'Ange... sombres.... aussi sombres que les pensées qui l'agitaient semble-t-il. Une autre, à ses coté... nouveau regard point inconnu également, et sourcil interrogateur qui se hausse.
Qu'a t elle à dire pour justifier l'humeur de celle qu'elle doit protéger ? Mhhh, certaines entrevues privées allaient donc etre de mises...
Au vu de l'humeur de la Saint Ange, elle se contenta de hocher la tete, sobre, alors que pourtant son coeur se réjouissait de revoir sa pupille et son accompagnatrice. Mais mieux valait rester dans l'observation et ne pas forcer la jeune femme. En outre, elle ne l'avait peut etre pas reconnue, suivant un valet qui semblait les mener ailleurs.

Se tournant alors vers un autre homme qui semblait appartenir à la maisonnée, elle dénoua le lien qui retenait sa cape, dégageant ainsi son visage et sa chevelure auburn et se présenta succinctement.

Le Bonjour... Kirah du Breuil, héraut de notre duché. Je pense que le vicomte m'attends si je me fie au courrier recu....

Vérifiant que Mariette qui chevauchait avec elle lors de ses longs périples avait bien suivi et portait toujours l'écritoire de campagne ainsi que les rouleaux qu'elle avait rassemblés à la hate à Rouen, elle la désigna du menton

Et voici Mariette, Femmes d'Armes de Gisors, qui m'accompagne. Pourriez vous lui indiquer où elle peut déposer tout ceci et ... si ce n'est trop vous demander.... où elle pourrait trouver quelque repos et un gobelet de calva pour étancher sa soif ? Je vous en serais gré.

Soudain, une sombre apparition. Une ample capeline, d’où s’échappe un visage hiératique, distant, empreint d’une profonde fatigue. Le vieux Pierre en reste coi, admirant la noblesse de la silhouette, et l’aisance des gestes. Derrière elle, une jeune femme porte une écritoire, ainsi qu’une brassée de parchemins.

Il vient à peine de redescendre de la salle de réception, lorsque la cape tombe sur les épaules, laissant apparaître une dame qu’il lui semble avoir déjà aperçue dans les rues de Bayeux.

Le Bonjour... Kirah du Breuil, héraut de notre duché. Je pense que le vicomte m'attends si je me fie au courrier recu....

Et voici Mariette, Femme d'Armes de Gisors, qui m'accompagne. Pourriez vous lui indiquer où elle peut déposer tout ceci et ... si ce n'est trop vous demander.... où elle pourrait trouver quelque repos et un gobelet de calva pour étancher sa soif ? Je vous en serais gré.

Malgré son arthrose, le vieux domestique fait craquer ses articulations pour offrir aux deux invitées le salut qui lui semble le plus adapté à leur condition, et à l’importance de leur présence en ce jour. Relevant la tête, il s’empresse vers elle et dit :

Noble Dame, mon maître m’a fait savoir combien votre présence lui était importante. Je suis à votre entier service. Permettez-moi de débarrasser votre compagne de ses effets, je vous conduis toutes deux dans la salle de réception.

Il s’approche de Mariette, l’allège de son chargement et, lesté de tout le précieux matériel héraldique, s’avance vers la porte, en invitant d’un geste les visiteuses à le suivre. L’escalier lui semble plus difficile à gravir ainsi chargé, mais les pas alertes qui le succèdent lui donnent de l’énergie. Tant bien que mal, du bout d’un doigt habilement dégagé de sa main occupée, il pousse le montant de la grande porte, découvrant à leurs yeux la salle déjà ornée où les visiteurs précédents attendent près du buffet.

Nous y voilà, gentes dames, je vais déposer votre nécessaire sur la petite table près des sièges, vous trouverez de quoi vous restaurer sur les tréteaux près de la croisée. Je vous présente la comtesse de Meymac, ainsi que sa compagne, et Messire Victor, dit Red, juge de Normandie.

Depuis Bruges, à peine leurs noces consommées, les jeunes epoux Malycia et Bartox avaient enfourchés leurs montures pour se rendre au plus tot a l'hostel de Hauteville, où tous deux avaient été conviés.
Décidément que d'evenements importants en si peu de temps dans la vie de la jeune demoiselle de Lys, dorénavant femme comblée par le plus charmant des epoux!

Ils arriverent assez tot pour ne pas manquer le debut de la cérémonie, ils etaient poussiéreux comme souvent lorsque l'on voyageait a cheval; à peine arrivés, qu'ils se rendirent directement dans le vestibule, s'y trouvait dejà là, quelsques dames dont Malycia n'avait aucunement connaissance, son epoux peut etre en savait un peu plus qu'elle sur les personnes dejà presentes! Lui en ferait il les presentations....Elle savait qu'il avait bons nombres d'amies, et elle avait parfois un peu de mal à contenir sa jalousie, bien qu'elle soit l'elue de son coeur, et qu'il eut finit par la choisir elle comme epouse.
Elle se tiendrait pour le moment à l'ecart et observerait donc la suite des evenements qui allaient sans tarder se derouler sous ses yeux, puisqu'en ce jour elle n'etait là que comme invité accompagnant son epoux pour la cérémonie dont il allait être l'un des acteurs principaux

Ils attendaient qu'un valet vienne les accueillir, elle se presenta à celui qui vint alors jusqu'à eux.

Bonjour, je suis Malycia du Castel de Lys Lez Lannoy....

Etait ce bien raisonnable que de citer ce nom dans cette demeure, enfin elle etait la fille du seigneur de Lys, elle n'allait pas le renier, même si son pere n'etait certainement pas le bienvenu en ces lieux!
Elle esquissa un petit sourire et continua d'exprimer au valet le pourquoi de leur venue.

Voici mon epoux Bartox, nous sommes invités par le Vicomte sans doute pour les mêmes raisons que les personnes arrivées juste avant nous!
Mais avant de nous indiquer où celà se deroule pensez vous pouvoir me conduire en un endroit isolé afin que je puisses me rendre un peu plus presentable que l'etat lamentable dans lequel je me trouve apres ces lieues que nous avons parcourus à cheval!

Sourire poli du majordome. Mots parfaitement dosés, à tel point qu'la Baile se demande combien de temps il lui a fallu pour apprendre à parler d'la sorte. Se d'mande surtout si elle a vraiment envie d's'exprimer ainsi et soupire en réalisant qu'il allait lui falloir jouer serré pour trouver un équilibre entre c'qu'elle est et c'que l'Ange attend d'elle. Mimétisme d'un caméléon, elle décide d'arborer le même sourire que le vieil homme avant de lui répondre.

Nous vous suivons, Monsieur. Je crois que manger revigorera la Comtesse aussi bien que quelques minutes de repos...

S'apprête à le suivre dans la salle de réception quand l'homme qui était là avant elles s'approche des deux femmes.
T'ain, il l'avait entendue... La prochaine fois, tu n'chuchotes pas Baile, tu la fermes...
Visage cramoisi, elle regarde l'homme qu'arbore un insigne qu'elle ne reconnait évidemment pas. Vi, t'as encore plein d'choses à apprendre, ma belle... Ne rougis pas, non ne rougis pas... Allez, même sourire, retournes-y...

Je...hmm...vous remercie, Messire.. Vous êtes bien aimable...
Oui ben n'en fais pas trop non plus...
Mais ça n'était qu'un caprice de ma part et j'en suis plutôt désolée... La Comtesse aime bien l'ordre, et... suivre l'ordre de la préséance..
Bon tais-toi maintenant...

Et c'est cet instant que choisit la Cape pour apparaitre. Pas la sienne, l'autre Cape, la seule qu'elle connaisse habillée d'la sorte. Et l'Ange lui a bien dit qu'elle allait v'nir. La Baile soupire de soulagement. Encore heureux qu'elle ne soit pas arrivée plus tôt et tout entendu... Ne peut distinguer ses yeux mais surprend son regard dans leur direction. Première pensée atavique de culpabilité: J'ai rien fait Kirah, parole, tout va bien! Mais n'a pas l'temps d'aller plus loin dans ses réflexions car..hmm.. la préséance leur impose sans doute de suivre l'valet vers la salle de réception. Tant mieux p'tetre...

Mais à peine quelques pas faits, que d'autres personnes arrivent. A la présentation faite dans leur dos, elle se retourne brusquement.

Hey Cap', c'est le nom de... Mais la phrase meurt dans sa bouche sous le regard noir de l'Ange... Meren, continue-t-elle dans sa tête, en détournant les yeux d'la Cap' et les posant rapidement sur le couple entrant.
Ainsi donc c'est lui Bartox... N'sait pas si Zya le r'garde ou si elle fixe la Duchesse. Mais il est grand temps de s'bouger...
Murmure à peine audible par celle à qui elle s'adresse.

On va en salle de réception Cap'...

Et elle suit vaillamment l'chemin vers la grande porte.

Pierre fut heureux de revoir le jeune couple qui avait déjà séjourné dans la demeure quelques mois auparavant. Il se souvenait des deux jeunes flamands, et du temps conséquent qu’ils avaient passé dans leur chambre, entre eux, savourant tranquillement leurs vacances normandes. Aujourd’hui, c’est un couple légitime qui se présentait, et le vieux domestique appréciait cette précision, lui qui était tout de même légèrement à cheval sur les principes, contrairement à Berthe, d’ailleurs.

Bonjour, je suis Malycia du Castel de Lys Lez Lannoy....
Voici mon epoux Bartox, nous sommes invités par le Vicomte sans doute pour les mêmes raisons que les personnes arrivées juste avant nous! Mais avant de nous indiquer où celà se deroule pensez vous pouvoir me conduire en un endroit isolé afin que je puisses me rendre un peu plus presentable que l'etat lamentable dans lequel je me trouve apres ces lieues que nous avons parcourus à cheval!

Dame Malycia, Messire Barthelemy ! Au nom du vicomte, je vous souhaite la bienvenue. J’ajoute que je suis personnellement heureux de vous voir à nouveau. Puis, avisant qu’en effet, la jeune dame devait certainement vouloir se rafraîchir un peu, il ajouta :

Ne vous inquiétez de rien. Les invités ne sont pas encore tous arrivés, vous aurez tout le temps pour vous reposer. De toute façon, il vous fallait une chambre, et Marguerite vous a préparé la même que celle que vous occupiez lors de votre dernier séjour.

D’un geste, il demanda au palefrenier de s’occuper des malles, et conduisit les deux flamands à travers la maison. Il les laissa, à nouveau, seuls dans une chambre qu’ils connaissaient déjà, et ajouta, avant de les laisser dans leur intimité :

Lorsque vous serez disposés, il ne vous faudra que rejoindre l’aile centrale. La salle de réception, vous connaissez je pense ? Vous ne pouvez pas la louper, et vous reconnaîtrez rapidement les lieux.

Elle n'avait pas de suite reconnu le valet qui s'etait avancé pour les accueillir, mais une fois qu'il fut juste face à eux, ah oui, elle se souvenait maintenant!
Quand ce dernier appela Barty messire Barthélémy, elle se tourna vers son epoux et le regarda en haussant un sourcil, elle faisait là une decouverte...mais elle souria et questionna le valet.

Parfait, je vois que la viconmtesse s'est occupé de tout pour nous accueillir au mieux, savez vous si la baignoire se trouve toujours dans la chambre?

Elle fit un petit sourire complice au valet, il semblait se souvenir de leur derniere visite.

Non, ne repondez pas nous verrons celà une fois que nous y serons.

Elle suivit alors le palefrenier, accompagné de Barthelémy, d'un pas leger jusque la chambre qui leur était destinée.

Elle prit bien sur le temps qu il lui fallait pour se refaire une beauté.

Bartox avait laissé sa chérie s’annoncer auprès du valet. Ravi de croiser plusieurs visages familiers qu’il n’avait entrevus depuis bien longtemps, il avait glissé un long sourire, mêlant l’extrême joie de l’apercevoir et un soupçon d’embarras, lié à leur dernière conversation où il s’était retrouvé bien mal à l’aise, à la petite Zya, qui se tenait là, toujours aussi ravissante que dans ses souvenirs. Il avait eu vent des dernières tristes nouvelles la concernant, il n’osa pas l’approcher pour l’instant, et se contenta de suivre sa femme jusqu’à leur chambre bien connue désormais.